
MONEGO, quelles perspectives pour le crowdfunding après un bilan 2018 très positif ?
Le crowdfunding connaît une ascension exponentielle. Ce “nouveau” mode de financement dépasse désormais de très loin le volume des fonds levés par les business angels et offre un couple rendement risque très attractif notamment dans le domaine de la promotion immobilière. Yann Balthazard le fondateur de la plateforme MONEGO est un des pionniers du secteur puisque dès 2006 il réunissait déjà des investisseurs en “club deal” autour de projets immobiliers.
L’état des lieux des différents types de financement “alternatifs” est basé sur le baromètre annuel de KPMG. Ainsi, le crowdfunding connaît encore une croissance soutenue à deux chiffres avec 402 millions d’euros collectés pour 33 000 projets en 2018. Les dons représentent la majeure partie du nombre de levées en volume (28 000) pour 81 millions d’euros collectés. Le reste des 320 millions d’euros sont fléchés vers des projets d'entreprises. La part des dossiers immobiliers représente encore la majorité des fonds investis malgré une très belle percée des dossiers type “ENR” (énergies renouvelables). Au niveau global, à titre de comparaison, sur la même période, les business angels ne financent que 509 projets à hauteur de 48 millions d’euros.
Un ticket moyen de 3000 euros
Il est également intéressant de noter que le ticket moyen en crowdfunding est de l’ordre de 3 000 euros par investisseur quand celui des business angels est d’environ 10 000 euros. Le crowdfunding tient donc sa promesse d’être accessible à toutes les bourses avec des tickets d’entrée minimum de quelques centaines d’euros. Monego a choisi de rester centré sur le financement de la promotion immobilière en raison de la robustesse de son réseau en Rhône Alpes et de l’expertise de son équipe dirigeante. Le taux de défaut des projets en crowdfunding immobilier reste très faible (de l’ordre de 1 %) depuis le suivi de cette activité en 2014. Yann Balthazard souligne qu’il faut rester vigilant et que le nombre de défaut va augmenter mécaniquement avec l’essor du nombre de projets financés. Les rendements sont en effet attractifs, autour de 9% annuel, dans la promotion immobilière et la concurrence est importante entre les plateformes. Pour le fondateur de MONEGO, certaines plateformes commencent à proposer des projets beaucoup trop risqués sans autorisation administrative purgée et/ou sans pré-commercialisation.
Pionnier dans le crowdfunding immobilier
Yann Balthazard recommande aux investisseurs de vérifier scrupuleusement les fondamentaux de l’opération (rubrique fondamentaux) avant d’investir et de mutualiser le risque en investissement des montants raisonnables dans plusieurs projets. Il est également important de multiplier les points d’entrée temporels pour réduir l’effet des cycles immobiliers.
Après une première réelle année de lancement, MONEGO se positionne comme le 3ème acteur de son secteur (crowdfunding immobilier) en Rhône Alpes et ne cache pas ses ambitions de devenir le leader de sa région d’ici à 3 ans.
Pour Yann Balthazard, les fondamentaux du secteur de l’immobilier (logement) en Rhône-Alpes restent bons malgré une très forte augmentation du prix des fonciers sur les 5 dernières années. Le stock “en dur” est quasiment inexistant et les baisses des mises en chantier et des autorisations des permis de construire sont plus liées à une raréfaction des fonciers à des prix abordables et à l’approche des élections municipales (qui gèle les autorisations) plutôt qu’à la volonté des opérateurs.